J’avais découvert As The Stars Fall (ATSF) en avril dernier, avec un « Tempus Fugit », qui ressurgit assez régulièrement dans mon baladeur. C’est un EP qui s’écoute comme ça, au gré des humeurs, une sorte de musique assez intemporelle, toujours plaisante.
La bonne nouvelle, c’est donc la sortie d’un
second EP 5 titres, « Redux », que j’ai eu la chance d’écouter.
Pour tout dire, ceux qui ont apprécié le précédent essai ne
seront pas dépaysés. Ce nouvel opus est de la même trempe, taillé
dans un joyau brut, sans fioritures, apaisant. ATSF prend peut-être
plus son temps sur cette future galette, laissant trainer de longues
mélodies sur des secondes interminables. J’y ai donc retrouvé le
côté « cinématographique » (j’aime pas ce mot), imposé à
l’auditeur par de nombreux samples de voix, qui rajoutent une
saveur particulière au contenu.
« Redux » utilise donc
la même formule que son prédécesseur : des musiques lentes,
montées comme des cathédrales sonores, qui prennent leur temps pour
s’étirer sur plusieurs minutes, et finalement éclater dans les
oreilles d’un auditeur… bousculé. Les synthés sont évasifs,
denses ; les voix énigmatiques souvent présentes, représentant
l’évasion, le large, une impression d’infini. Le premier
extrait, « Artifical Sun », me semble pourtant le moins bon en
guise de « single », puisqu’il met du temps à rentrer dans son
sujet. C’est légèrement lancinant, vaguement abstrait.
Le
titre « Redux » est justement quant à lui beaucoup plus abrasif,
et porte l’auditeur dans une sorte d’appréhension : ambiance
lourde, étirée au maximum, tout comme « This Is Hell »
d’ailleurs. ATSF joue avec nos nerfs, lâchant un rythme acharné,
d’abord par intermittence, avant de finalement s’emporter, et de
déclencher une ode à la guerre, une véritable musique «
belliqueuse », ponctuée de ces incessants « Do you think we will…
survive ? ». J’en suis sorti un couteau entre les dents. Du sang
aux commissures des lèvres.
Bref, ce « Redux » est
difficile à cataloguer. Les amoureux de musique « que j’écoute
tout seul dans ma piaule sans qu’on me fasse chier » adoreront.
ATSF est en passe de devenir maitre dans l’art de la montée
puissante, celle qui pousse au caprice pour écouter la fin qui fera
trembler les murs. A suivre de très (très) près.
Neska