OUESTIME

DECOUVERTE // CINEMA // RUE DES DAMES (2023)


Mia (Garance Marillier), 25 ans, est employée comme manucure dans un salon situé dans le 18ème arrondissement. Lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, sa situation, déjà difficile, se complique d’autant plus qu’elle se retrouve sans appartement et que son compagnon Nabil (Amir Bettayeb), le père de l’enfant, est en liberté conditionnelle.
Pour tenter de s’en sortir, Mia tente de toucher un peu d’argent en orientant des clientes du salon vers des soirées privées fastueuses, en échange de quelques billets. Mais les choses tournent plutôt mal pour la jeune femme…

Film de Hamé Bourokba et Ekoué Labitey // La Rumeur
Année de sortie : 2023
Pays : France
Scénario : Hamé Bourokba et Ekoué Labitey
Photographie : César Decharme
Montage : Hugo Lemant
Musique : Demon Pepper Island
Avec : Garance Marillier, Bakary Keita, Sandor Funtek, Virginie Acariès, Amir Bettayeb.




VA-M.S.J Presents...Club Jazz French Vol. 17 (2023)




01.Boomrang / Eloquence x JoeLucazz

02.Tirant d'air (feat. Keizan) / Helheim

03.Tournee Generale / Solem & L'Utopiste

04.Les vautours ont des chapeaux (Prod. Keizan & Mosa) / Keizan & Beufa

05.Dieu seul sait / Ouayiie & Waither

06.La Liberté Va Mal / Zapath

07.tellement du rap qu c'est plus du rap feat Streetsoul / 6trist

08.Evolution / Ludobeit & Selah Prod

09.Galaxies / Fuzati & Le Motel

10.Comme un Lundi (prod. Kesta) / Senbeï

11.WANDER / Le Zig Zélé x AZEL PHARA

12.Colegio (feat. SaaD & Jiji) / Phosphore

13.Tatouage / Ski2l & La Vilerie

14.TOUS ANONYMES ft. SKEEZO / K1k Lartisan  & Deofi Al Vesre

15.LE DOUTE / Daddy Douze

16.Piqûre de rappel (Prod Tobby) / Nodja

17.Des gouffres à nos tailles / Lucio Bukowski & Tcheep

18.C'est la Vie | Youssef Swatt's / Crown (Grim Reaperz)

19.Abstraction feat MASH / Da'Pro

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Élodie Rama – Constellations [LP]



Élodie Rama, artiste d’origine martiniquaise, vogue entre Marseille et Nantes depuis de nombreuses années. Artiste visuelle, animatrice / programmatrice radio, Dj c’est avant tout une chanteuse qui a collaboré avec de nombreux artistes en France et à l’étranger (IAM, Hocus Pocus, Natural Self, Sly Johnson, Bojan Z,  Renegades of Jazz, Baloji…). Son EP « Strange Island », premier pas de son voyage musical, est sorti fin 2013. Élodie Rama est de retour avec son premier album, réalisé par Atom (C2C). Composé de 11 titres mélangeant tour à tour, Soul, R&B moderne encore pop, chaque titre impose un rythme, développe une séquence… Revendiquant son identité créolisée, sa musique se situe hors des frontières : français, anglais, créole ou encore espagnol se mêlent et s’entrechoquent sur ce nouvel opus ! Chaque pulsation sonore invite à monter dans le bateau de la chanteuse direction le nouveau monde.. Timbre suave et voix reconnaissable entre mille, fermez les yeux et laissez vous guider…

ENGLISH

Élodie Rama, Martinican singer and artist, has been sailing between Marseille and Nantes for many years. Visual artist, radio host, she is above all a singer who has collaborated with many artists in France and abroad (Hocus Pocus, Natural Self, Sly Johnson, Renegades of Jazz …). Her EP « Strange Island », step in her musical journey, was released at the end of 2013. After years of traveling on the road, Elodie Rama is back with her first album, produced by Atom (C2C). Composed of 11 tracks mixing Soul, modern R&B and pop, each title imposes a rhythm, develops a sequence … Claiming her creolized identity, her music knows no borders : French, English, Creole or even Spanish mingle and clash on this new opus! Each sound pulse invites you to climb into the singer’s boat towards the new world .. Smooth voice recognizable among a thousand, close your eyes and let yourself be guided …

Lien // Contact // Discographie

https://elodierama.fr/




Fragrance par CM JONES - Creestal & Shadee

 


Nouvel album de CM JONES, production Creestal & Shadee.

' Fall is feeling glorious and the auras are vibrant on this side, here’s “Frequency”, the second single off the next CM JONES EP due out this season. Peace and love throughout the world. Munchie Records Marseille/Brooklyn

Disponible sur Bandcamp : 


Creestal, déjà présenté sur le blog :


Creestal // CM Jones



Lien // Contact : creestal-art.com





INTERVIEW - AHMAD

 

Ahmad – Justin Herman Plaza + Interview (EMBarcadero)

Il y a trois semaines encore, je ne connaissais pas Ahmad. On m’en a parlé, je suis allé écouter, et pour tout dire, j’ai rapidement été séduit. J’ai un « background » très hip-hop, rap français, mais il faut bien avouer que depuis quelques années, mes horizons se sont fortement élargis à d’autres styles. Sans pour autant délaisser une scène rap français qui sait montrer, de temps à autre, de belles choses. Il faut également expliquer que nos artistes français ont évolué, dans de multiples directions ; un style beaucoup plus soul-jazzy pour certains, plus abstrakt pour d’autres. Ahmad n’a choisi ni l’un ni l’autre. Disons qu’il reste dans un courant « hip-hop-rap classique » (sans connotation péjorative), mais dans une musique qui tente aussi de s’affranchir de certains clichés qui lui collent à la peau. Après deux EP, le MC de Montpellier nous livre une troisième galette, qui correspond aussi à une époque différente, à un style de vie nouveau oserais-je dire. Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est que d’une c’est un projet indépendant, et que par-dessus tout, il est très réussi. Le genre d’album qui redonne du goût au rap français, de par ses références culturelles et son « empreinte » originale. Je vous laisse découvrir l’interview avec Ahmad, et entrer dans l’univers de son « Justin Herman Plaza », intégralement en écoute sur MySpace. Enjoy !

Adikt : Salut Ahmad. Tout d’abord, j’aimerai que tu me donnes la date de sortie exacte de Justin Herman Plaza. Et où on pourra l’acheter également ?

Ahmad : Salut. Le Justin Herman Plaza devrait sortir début avril si tout vas bien. Il y a 200 exemplaires dont un peu plus de la moitié a déjà été « achetée » par les précommandes qui m’ont permis de lancer le projet au pressage. C’est vraiment de l’indépendance anecdotique. Il sera dispo en VPC essentiellement sur les sites comme Just-like ou le mien. Apres selon les moyens, peut-être faire une sortie Cd et digitale mais pour ça il faudrait que je trouve à m’organiser un peu mieux !

Adikt : Pour commencer, une question simple. Ton blaze, c’est Ahmad ou Ahmadeus, comme tu le dis dans l’intro ?

Ahmad : C’est Ahmad, qui est en fait mon nom de famille. Ahmadeus (Mozart-Fucka) c’est plus un alias.

Adikt : Plusieurs fois dans les textes, tu dis ne pas faire de rap (« je laisse le rap aux rappeurs », « ma zik se rapproche de ce qu’ils appellent le rap », …). C’est quoi ta musique ? Comment tu la définie ?

Ahmad : Ma « musique » c’est du rap. Enfin je pense (rire), mais du moins je peux concevoir que pour certains ce style ne correspond pas vraiment à l’esthétisme actuel et que ça peut paraitre « original » au sens péjoratif du terme. Actuellement si tu ne fais pas parti d’une des catégories bien définies, si tu n’es ni moralisant ni démoralisant, alors aux oreilles de certains auditeurs tu peux passer pour un « farfelu ». Mes phases que tu cites, c’est un peu une manière arrogante de définir ma position vis-à-vis de ca. C’est fait à mon échelle bien-sur, mais en gros c’est mon univers, j’impose rien, j’essai juste de convaincre. Apres, tout est relatif, moi je n’ai pas de « public » j’ai quelques personnes qui suivent un peu le truc, je suis conscient que mon délire n’influe en rien sur la tendance actuelle, mais malgré ca je peux affirmer que mes morceaux sont des morceaux de rap (rire). « Je pleurs / Avec une frappe d’orateur / Encore plus frais / Et je laisse le rap aux rappeurs »

Adikt : Et paradoxalement, on retrouve pourtant beaucoup de backs dans les musiques, pas mal de scratchs, des instrus carrément hip-hop…? Envie d’éviter les clichés du rap ?

Ahmad : Eviter les clichés, si cela peut être le cas, ce n’est sincèrement pas volontaire, pour la bonne raison que je n’ai pas fait ce projet en opposition aux « clichés du rap ». Si je ne suis peut-être pas dans les « clichés du rap » c’est peut-être aussi parce que je ne les vis pas. J’aime bien qu’on prenne un album pour ce qu’il est. Faut jouer le jeu un minimum. Soutenir un projet juste parce qu’il évite « les clichés du rap », c’est occulter tout l’aspect esthétique du truc, éviter « les clichés du rap », ce n’est pas une preuve de qualité. Tu sais les gens qui te sortent « ha enfin là on n’est pas dans les bling-bling et autres violences » pour parler d’un projet, bah non, moi ca me donne pas envie plus que ca de me pencher dessus. Je veux dire par là que ce n’est pas ce critère précis qui va me faire me tendre l’oreille sur tel ou tel projet. Tu sais, pour moi «le rap pour ceux qui n’aiment pas le rap » ce n’est pas ce que je recherche. Si c’est faire son truc juste pour être en opposition, c’est bidon, dans ce cas là, l’antithèse est aussi médiocre que la thèse. J’aime les choses nuancées, c’est comme ça, ça me parle beaucoup plus. En France, ça manque peut être de graduation. En fait au niveau exposition, pour caricaturer, tu as soit les dealers buveurs de 8,6 d’un coté, soit les polis siroteurs de thé de l’autre. C’est un grand écart facial, les adducteurs souffrent (rire). « Je compte mes tunes mais la maille divise / Mon style, c’est un baggy, et dedans, y’a Miles Davis »

Adikt : J’ai trouvé pas mal de références musicales (Coltrane, Miles Davis, …). D’où vient ta culture, de quels artistes (musique, livre…), au sens large, tu t’inspires ?

Ahmad : Bah ca bouge pas mal, j’ai des périodes (rire). Pour la période « Justin Herman Plaza », c’était une sorte de retours à mes fondamentaux avec les ambiances épiques, grandiloquentes mais un peu oniriques et poétiques aussi. En bouquin j’ai pas mal lu de Donald Goines, là je termine juste « Dans l’abime du temps » de H.P. Lovecraft, le dernier Karim Madani m’a bien plu aussi. Le film qui m’a vraiment parlé ces derniers temps c’est « Two Lovers », de James Gray. Lui, je kif carrément son univers, il a une recherche de la justesse qui me parle vraiment. C’est du « quotidien » épique. Apres il y a quelques séries, comme « Breaking bad », « The Wire », qui m’ont fait squatté l’écran, ainsi que quelques classiques de James Cagney. Au niveau musical ces derniers temps j’ai beaucoup écouté l’album « Down to Earth » de Wonder, « Transformer » et « Berlin » de Lou Reed me giflent a chaque fois, le groupe Hint vs Ez3kiel. Pas mal de reggae aussi, comme The Congoes surtout leur « Heat of the Congoes », et j’ai bien aimé le dernier Biolay. Niveau rap, le « black album » de Jay-z tourne encore beaucoup, le dernier Cam’ron, Elzhi, The Clipse, le Q-tip. J’ai énormément écouté le « Layover » de Evidence, et il y a un p’tit nouveau J-cole, j’ai vraiment kiffé sa Tape « The Warm Up ».

Adikt : Quel regard tu portes sur tes deux précédents albums ?

Ahmad : Je les réécoute rarement mais je les aime bien. Ils me sont nostalgiques replacés dans leur contexte. Ils portent bien l’air du temps auxquels chacun a été conçus. En fait j’ai eu pour tous les projets le même objectif final, mais ils se font à chaque fois de manières différentes. Au fil du temps je vois de plus en plus mes 2 précédents albums comme ayant la même finalité mais avec les styles et les manières propres à ce que je ressentais pour la conception de chacun. Il en est de même pour le « Justin Herman Plaza », c’était toujours le même objectif mais d’une manière un peu différente. « Je suis Coltrane avec une paire de Nike / Ma zik se rapproche de ce qu’ils appellent le rap »

Adikt : Personnellement, les musiques que j’ai le moins appréciées sur l’album sont celles où tu n’es pas seul. Je trouve qu’elles tranchent avec le reste des titres, principalement parce que les deux concernés semblent vraiment un cran en dessous de toi au niveau flow, purement rap (c’est un avis strictement personnel). Qui sont Marcus Monk et Grio ? Que penses-tu de ça ?

Ahmad : Moi je kif vraiment ce que fait Marcus Monk. Lui et Grio sont super jeunes mais je kif les écouter freestyler. Ils sont frais. Ces deux MC’s à temps partiels de Montpellier (rire). On a un peu la même vision du truc, les mêmes références… Marcus a souvent été présent pendant l’élaboration et ses remarques ont beaucoup joué sur le résultat final du EP.

Adikt : Le Justin Herman Plaza, c’est apparemment un hôtel à San Francisco (simple recherche Google…). Pourquoi ce titre ?

Ahmad : La « Justin Herman Plaza » est aussi connu sous le nom de l’EMBarcadero, c’est une place à San Francisco qui a été le point névralgique d’une nouvelle façon de concevoir le style au début des 90’s. C’est les nouveaux skateurs issus de la Team de Steve Rocco qui ont lancé un peu ce truc dans le début des années 90 pour se démarquer du courant « propre et business ». Ils arrivaient avec un style technique mais vachement nonchalant et arrogant. Moi j’ai découvert cette place gamin comme beaucoup à travers les VHS de skate. D’ailleurs, les ziks qui accompagnés les sessions étaient folles, j’ai découvert plein de truc grâce à ça, de Primus aux Casual , Tribe Called Quest , Curtis Mayfield, etc… J’ai donc choisi ce titre pour illustrer cette envie de renouer avec cette idée de performance pour le kif, à mon niveau bien sur ; par exemple je n’écris pas vraiment en thèmes, mais plus par couleurs et « ambiances », la finalité n’est pas la seule priorité, la manière importe aussi beaucoup. Apres, bien sur, comme en skate, le côté ludique est primordial. « Je voulais dompter le temps / Je me suis trompé de plan / J’ai eu un trou de mémoire / Et t’es tombé dedans »

Adikt : Qui a réalisé la pochette ? Pourquoi cette photo, originale qui plus est (j’aime beaucoup !) ?

Ahmad : C’est moi qui a réalisé la pochette. La photographie est une vraie passion. Je voulais une pochette qui reflète vraiment ce que je voulais ramener comme « univers » avec cet EP. Donc on peut voir sur la photo le personnage en hauteur, sur un tas de « rubbish », un peu comme si le mec s’était servi de la « merde » pour s’élever. Il ne l’a subit pas, il s’en sert pour prendre de la hauteur. J’aime bien ce coté « grandiloquent ». Ca se retrouve dans certaines instrus aussi. « Mon auréole est sous l’oreiller / Réveil à l’aurore sur mes lauriers / Et j’ai souris pour m’en défendre / Je veux juste qu’la terre s’arrête pour en descendre »

Adikt : C’est quoi tes projets futurs, en cours ?

Ahmad : Essayer de faire exister ce projet par la mise en image, j’aimerai vraiment avoir un ou deux clips. Faire de la scène. Sinon avec Non-Grata, on va s’essayer sur un projet qu’il met sur pieds, je dois taffer sur le projet de Marcus Monk aussi, mais à Montpellier les projets sont souvent au conditionnel (rire) !

Adikt : Un dernier mot ?

Ahmad : Merci et big up à ton taf !

Lien :

https://sameerahmad.bandcamp.com/

Neska 

Sameer Ahmad - Perdants magnifiques :

https://ouestime.blogspot.com/2020/07/sameer-ahmad-perdants-magnifiques.html





INTERVIEW - JOYA MOOI

 


Pour la sortie de son premier LP Hardmelk, Joya Mooi, nous a accordé un interview, je vous laisse découvrir son parcours, actualité et sa musique.

Reno : Ton Lp/Hardmelk est il ton premier projet ?

Joya : Oui, en fait MC (theatre productions) m'a demandé de faire un album destiné à une pièce de theatre. Quand j'ai commencé à enregistrer l'album, la réaction de mes amis était enthousiaste donc je me suis dit que je pourrais aussi bien le balancer sur Itunes et faire un clip.

Reno : Quelle est ton parcours musicale ?

Joya : J'ai commencé le saxophone à l'age de dix ans et quelques années après, j'ai pris des cours de chant. Quand j'avais 16 ans, j'ai été reçue au conservatoire pour étudier le jazz mais j'ai quitté l'école au bout d'un an. Etudier au conservatoire ne m'inspirait pas du tout. J'ai commencé à perdre mon intérêt pour la musique et j'ai décidé d'arrêter la musique pendant un moment. Et puis, MC m'a demandé de bosser sur ce projet

Reno : Quelle sont tes influences musicales ?

Joya : Parmi les artistes qui m'ont influencé ces dernières années il y a the Gershwin brothers, Gil Gilberto, Chet Baker, Muddy Water et Jimi Hendrix. Ca fait des années que je les écoute. Plus récemment, mes amis Full Crate & Mar, les producteurs FS Green and SirOj m'ont beaucoup inspiré.

Reno : J'ai vu que tu aimait mixé différents styles comme la soul, l'électro, la Grim, le Dub...est ce que tu as un seul producteur, est ce que tu composes seule ?

Joya : Pour cet album, j'ai vraiment voulu travailler avec plusieurs producteurs parce que je me lasse assez vite. Donc j'ai demandé à chacun de créer un truc qu'ils n'avaient jamais fait auparavant, c'est comme ca que l'album est en fait plein de styles différents. Je les ai laissé s'occuper de la production et je me suis occupé des mélodies et des textes

Reno : Quelles sont les thèmes qui t'inspirent dans tes chansons ?

Joya : Je ne pense pas vraiment à ce que j'aimerai faire entendre aux gens. J'écris car j'en ai envie et en fait je n'ai pas vraiment conscience que les gens écoutent mes chansons. On m'a fait part de drôles de réactions étranges pour la chanson « Doctor »

Reno : Est ce que tu peux présenter les 2 mc's en feat 'Mar'& 'Jonnboi qui posent sur les titres 'my day' et 'get me'?

Joya : Mar est un chanteur d'amsterdam qui la plupart du temps bossent avec Full Crate mon producteur, j'ai enregistré cet album sans leur studio, ce qui explique pourquoi j'ai rencontré Mar. Joonboi est un Mc qui vient d'Uk que j'ai connecté avec full crate, nous aimons tous les 2 la Grim, donc ca été vite pour poser un son sur l'une de mes chansons.

Reno : Quels sont les retours de la presse musicale, radio, média et du public ?

Joya : Aux Pays-Bas j'ai eu de bonnes critiques de la part de blogs underground et des chaines tv mais c'était presque rien comparé à celles que j'ai eu aux Etats-Unis. Il y a un mois, on m'a dit que mon single passait même à la radio. Les critiques sont en général très positives, les médias sont simplement curieux de savoir qui est la jeune de 19 ans derrière tout ca.

Reno : Est que tu travailles avec un label et est ce que tu voudrais rester indé ?

Joya : J'aimerai rester indépendante le plus longtemps possible, j'apprécie vraiment de pouvoir travailler sur des projets à court terme sans avoir à faire avec un directeur de label. Mais si je veux vraiment continuer dans la musique, il faudra bien que je fasse du business avec des label.

Reno : Est ce que tu as des dates, des projets , Comment ce passe le contact avec le public ?

Joya : J'ai joué à Amsterdam et un peu partout aux Pays-Bas et j'essaie de poser des dates dans d'autres pays. Beaucoup de personnes aimeraient me voir en concert, et c'est bon signe. Mais en attendant ma tournée mondiale, je répète et jam seulement

Reno : On est impressionné par la scène hollandaise avec des sons comme 'la mélodia' etc...que ce passe t'il à Amsterdam ??

Joya : Je pense que la scène à Amsterdam est très vivante car nous sommes tous entraînés par le désir de créer de nouveaux sons. La scène musicale n'est pas très grande donc c'est facile de rencontrer les artistes qui t'intéressent. Tout le monde est enclin à travailler avec les autres. Ce n'est je pense pas par hasard que cela se passe là ou la consommation de cannabis est légalisé ah ah !!

Reno : Est que tu écoutes un peu de son de france (hip hop, soul, electro, dub..) ?

Joya : J'adore écouter Saian Supa Crew et ces dernières semaines Long Distance de Onra m'a vraiment épatée. J'aime beaucoup aussi le rappeur belge Baloji, mon français n'est pas top mais je pense que sa voix est vraiment géniale. Je pense que ce serait encore mieux si je pouvais comprendre ce qu'il dit.

Reno : merci beaucoup pour ce superbe LP Joya ! Est ce que tu as des liens pour acheter,écouter l'album ?

joya : vous pouvez soutenir et acheter l'album sur Itunes http://itunes.apple.com/nl/album/hard-melk/id364002601 ou si vous avez pas de money , l'écouter en stream sur Nalden http://www.nalden.net/#/audio/926/

Reno : Un dernier mots pour nos lecteurs ?

Joya : Que la force soit avec toi et continue de faire ce que tu veux faire en écoutant Hard Melk



Interview - ROCé

 


Quand j’ai appris que Rocé sortait un nouvel album, je suis allé fouiner pour me choper une interview avec cet artiste singulier. Rendez-vous est pris. Je charge mon dictaphone et je file à la rencontre d’un grand monsieur du rap français. Ca me fait d’autant plus plaisir que j’avais, à l’époque, littéralement fumé le premier essai, « Top Départ ». Dans un autre style, beaucoup plus ‘free jazz’, avec de belles collaborations comme celle d’Archie Shepp notamment, le MC avait balancé un légèrement ‘expérimental’ « Identité en Crescendo ». Encore une fois, Rocé avait fait l’unanimité, grâce à des textes peaufinés d’une intelligence vive, d’un talent indéniable et d’une conscience qui manque souvent au rap français. Je voulais donc en savoir plus sur le prochain album, après avoir déjà mis en boucle de nombreuses fois les deux premiers morceaux disponibles (en vidéo en bas de l’article). C’est donc ce que je suis allé voir de plus près en quelques minutes avec ce revendicateur de premier ordre.

 

Interview.

Adikt : Salut Rocé. D’après les deux premiers titres disponibles, ce prochain album semble être plus proche de « Top Départ » que d’ « Identité en Crescendo ». En somme, un peu plus rap français classique.
Rocé : Effectivement, c’est le cas. J’ai écris des textes qui s’échappent un peu plus de la réalité. Je suis un peu plus parti dans un délire. Je n’appellerai pas ça de la poésie, mais on s’éloigne un peu de l’actualité. Le contenu reste quand même assez revendicatif, mais avec un peu plus de distance. « Les questions dérangent vos clichés, dérangent vos croquis / Dans le jeu social poser le doute est mal poli / Je me risque à dire se questionner c’est désobéir / C’est faire rentrer le doute comme un virus dans vos délires »

Adikt : Tu nous fais une belle chanson sur le doute avec ‘Des questions à vos réponses’. Ca semble assez large et d’actualité pourtant.
Rocé : En fait le but c’est vraiment de parler de choses qui sont - je place la barre assez haute ! - relativement universelles. Donc forcément, on y retrouve l’actualité. C’est vraiment un morceau sur le doute actuel, mais j’espère qu’on pourra aussi y retrouver l’actualité, d’une autre manière, dans 10 ans. Tant qu’il y aura des êtres humains, on pourra parler de doute.

Adikt : As-tu écrit les textes seuls, ou à 2 comme sur « Identité en Crescendo » ? Qui a fait les productions ?
Rocé : J’ai écrit les textes tout seul pour cet album. Il n’y aura d’ailleurs qu’un featuring, ce sera avec Hayet, qui a composé un morceau sur l’album et pose sa voix sur une musique. J’ai fait moi-même le reste des productions. Et ça fait environ 2 ans que je bosse sur l’album. « Je ne suis pas dans vos arnaques parce qu’il y a une différence / entre un guerrier qui se tape et des petits cons en manque de sens / alors ça joue les caïras le prenez pas pour une insulte / mais je suis un des seuls trentenaire à rapper comme un adulte »

Adikt : Quelle est la ligne directrice de l’album ?
Rocé : Le but, c’est de voyager à travers cet album. Avec moi, ma personne, mes revendications, mais sans radoter. On peut aussi parler de choses sous différentes formes, différents aspects. Je considère surtout la culture comme une posture, un combat. Je voulais aussi faire des choses assez innovantes. Le but, ca reste de faire de l’art, de la musique, et de se taper des délires ! En fait la ligne directrice c’est moi. Moi avec toute ma colère.

Adikt : Comment s’est passé la signature chez Big Cheese Records ?
Rocé : En fait je connais les gens de chez Big Cheese depuis longtemps. Donc ça c’est fait très naturellement. Et puis on travaillait déjà ensemble quand j’étais chez No Format.

Adikt : Pourquoi ce titre, « L’être humain et le réverbère » ?
Rocé : C’est une critique du non-déplacement de l’être humain. Nous sommes à une époque dans laquelle il est très simple de voyager dans tous les pays du monde. Ce que certains font d’ailleurs. Mais on peut aussi le faire via les réseaux grâce à Internet. Mais dans sa manière de penser, dans sa matrice, l’être humain ne s’adapte pas, n’évolue pas. Il reste figé avec ses préjugés et il a beau partir ailleurs, quand il revient il comprend cet ailleurs avec sa propre matrice de pensée. Je voulais souligner que l’être humain a un très faible potentiel d’adaptation.

Adikt : Pour tes précédents albums, tu avais fait appel à Satur, puis à JayOne pour réaliser la pochette. Cette fois-ci, c’est une photo…
Rocé : C’est vrai que pour les précédents albums, j’avais une ligne directrice qui était le graffiti sur mes pochettes. Mais ça faisait longtemps qu’on me posait la question ‘pourquoi on ne voit pas ta tête sur les pochettes de disque ?’. J’en ai parlé à Jean-Baptiste Mondino, et il a trouvé ça intéressant. Il l’a pris comme un challenge et m’a dit : on va tellement te voir que ce sera comme si on ne te voyait pas ! Et le concept m’a plu…

Adikt : Merci !



Apollo Brown - clouds

 


Pour ceux qui ne connaissent pas encore Apollo Brown, une petite introduction s'impose ; originaire de Detroit, ce producteur s'est lancé sur un projet personel instrumental en 2007 'skilled trade', il sort  ensuite en 2009 'Make Do'. Mais la véritable révélation au public se fera avec 'the reset' ou l'on retrouve bon nombres de rappeurs comme black milk, stik Figa, the regiment, grap luva et the left.

The left justemment, le groupe avec qui il sortira  et produira l'ensemble du LP 'Gas mask', véritable petite bombe musical et qui restera comme l'un des meilleurs album de rap de 2010.

Avec 'Clouds', Apollo Brown nous sort un projet entierement instrumental, d'une forte influence soul et imprégner de B.O de film, ce LP nous livre une série de 28 titres ponctuées d'interlude (nottament celle ou il rend hommage a dj shadow, ). Il y a une véritable maturité sur la production et il est difficile de tirer un ou deux morceaux d'un album maitrisé à la perfection. Bien sur on retiendra le titre 'Heirloom', avec ses accords de guitare  et son beat hypnotique, ou 'one chance' avec son tempo qui arrive tout en douceur, 'choices' et son mélancolique refrain. Sans oublier 'shadows of grief' ou l'influence de compositeurs de film tels Mike Olfield et Gorgio Moroder se fait sentir.

Mais c'est surtout, un album qui s'écoute de la première à la dernière minute, sans qu'une seule fois l'harmonie des productions ne se brise. Une véritable réussite, la tête dans les nuages, Apollo Brown nous fait voyager sur 'Clouds' et est définitivement à classer comme l'un des meilleurs producteurs de ces 2 dernieres années.

Pour se procurer l'album : 

http://itunes.apple.com/us/album/clouds/id415735027

reno



CM JONES



CM Jones est la réunion du Beatmaker Marseillais Creestal et du rappeur de New Jersey Moshadee.

Leur premier EP "Our World" délivre un Hip Hop "chill" aux sonorité Soul, Jazz entre old school et new school, parfait pour les fans de Little Brother, Madlib, Kanye West ou Mac Miller. On y retrouve aussi un remix des beatmakers de La Fine Equipe (La Boulangerie/Fantastic Planet).

Moshadee est un jeune rappeur prometteur du New Jersey autant fan de J Dilla que de Kanye West, il a sortie plusieurs mixtapes/albums dont Dream Livin" en 2011.

Creestal est un activiste de la scène Hip Hop marseillaise depuis 98 dans le graffiti comme dans le beatmaking au sein de son groupe Karkan.

Il a collaboré avec de nombreux artistes tel que Namor, Specko, Sat (FF), Daffysam ou Amanda Diva aperçu aux cotés de Qtip.

En 2007 sort son premier album solo "Beat’em All" sur le label Just Like, un opus basées sur le sampling emprunts de Soul, Funk, Jazz, 27 titres résolument Hip Hop très bien accueillis par la critique et le publique.

En 2008 et 2011 il apparaît sur les compiles de La Fine Equipe "La Boulangerie" (2008 & 2011) devenues incontournables dans le Beatmaking français.

Aux cotés du rappeur Ysae il produit l’album "Pop Art Lyrical" et entame une tournée en 2010.

Creestal rencontre Moshadee en 2007 grâce à Myspace. Il participe à son album "Grove Street" en 2011, puis commence une véritable collaboration ; de cette alchimie parfaite nait le projet CM Jones. Ils ont déjà commencé à se produire ensemble sur scène et travaillent actuellement sur leur album.

Un sans faute pour les prods de Creestal alliées à la fraicheur de Moshadee au "mic".


https://creestal-art.com/musique/creestal/



Interview - Dj Dee Nasty

 


Jyuza & Stoof pour HipHop Hourra: Tout d'abord merci d'avoir répondu présent pour l'interview.

Dee Nasty: Merci à vous de m'avoir contacté.

3H: On va éviter tout de suite de perdre du temps, 'Dee Nasty', c'est aujourd'hui plus qu'un nom donc on va pas te questionner sur ta rencontre avec le HH; les gens pourront faire eux-même leur recherche, venir te parler aussi, mais notre première question sera, où étais-tu ces dix dernières années ??

Dee Nasty: Ben toutes ces dix années, je suis resté 'là', toujours en activité. Quelques mésaventures par-ci, d'autres rencontres par-là. J'étais en maison de disque chez Polydor, qui apparemment était chaud pour me sortir, mais entre temps il y eu un changement de directeur artistique avec toutes les mauvaises que cela entraîne: conflit de gestion et donc mauvais management à l'arrivée. Parallèlement à tout ça, je faisais la navette Paris/New York, j'animais des soirées.

3H: Tu as eu de bons retours ?

Dee Nasty: En fait, j'y suis allé surtout pour le challenge. Je savais que j'étais un bon dj ici, mais maintenant je voulais me tester, voire ce que je pouvais valoir là-bas. C'est en ce sens que leurs ambiances diffèrent assez des nôtres: ils y ont différents repères musicaux, c'est pas parce que tu mettras "Sex machine" que tout le monde lèvera les mains en l'air, c'est plus fin que ça. Et ce chez tout publique, même chez les blancs.

3H: Ils ont une plus grande culture musicale surtout en ce sens que la matière première est chez eux.

Dee Nasty: C'est exactement ça... Cela dit, en France ça va; le problème, s'il en est un est que les gens qui ont la culture ne sortent plus.

3H: Financièrement, tu arrivais à t'en sortir ?

Dee Nasty: Oui, je cumulais des 100 dollars par-ci, un peu plus par-là. Ce qui faisait que je pouvais aisément me payer une chambre quelque part et pouvoir vivre de mon kiff' là-bas.J'ai même penser à m'installer, mais j'avais beaucoup trop d'attaches ici...

3H: Et à la suite de tout ça, alors ?

Dee Nasty: J'ai rencontré par la suite un manageur/producteur, qui m'a proposé de faire un nouvel album (Nastyness, en 2001). J'ai donc rameuter les troupes, tous mes potes, le tout sur une partie de mon label qui s'appelait 'Funkzilla' et ça a pas mal fonctionner. Le revers de la médaille fût que ce producteur n'était pas trop clean, donc ça ne m'a pas trop enrichit.

3H: Ce projet là s'est vendu exclusivement en France ou un peu aux States aussi ?

Dee Nasty: On a vendu aussi aux States: on a écoulé 4000 exemplaires là-bas, et 8000 ici. par rapport à l'époque, c'était bien mais pas exceptionnel.

3H: Et après 'Nastyness' ?

Dee Nasty: J'ai un peu disparu des soirées, car j'ai été engagé par Cachaito Lopez, le bassiste de 'Buena Vista Social Club'; j'ai fais des scratches sur deux albums à Cuba, dont celui de Lopez. Comme les albums ont bien marchés, je me suis retrouvé sur la tournée du groupe qui a durée 2/3 ans.

3H: Comment as-tu vécu le tout ? Car mine de rien c'est assez éloigné de ton HipHop...

De Nasty: Éloigné, je ne pense pas. J'ai amené ce que je savais faire, un énorme plus. Il y a pleins de correspondances... En plus, ça été monstrueusement enrichissant, car tu te retrouves sur scène avec des génies de la musique et personne ne fait de différence, tu fais partie du collectif.

3H: Ce qui veut dire aussi qu'en te proposant un tel projet, ils reconnaissent ton talent, de la même manière qu'ils reconnaitraient le talent d'un guitariste, bassiste ou autre.

Dee Nasty: Oui, c'est clair. Pour l'anecdote, on partait en tournée aux States en 2001 et le 11 Septembre on se dirigeait vers New York, mais on a dû rebrousser chemin... La suite on la connait. Sur la tournée américaine, ils m'ont vraiment mis en avant, de par le fait qu'il y avait sur place quelques-uns des plus grands spécialistes des platines, donc j'ai pu pleinement montrer mes capacités. Chose que je n'avais pu faire sur d'autres scènes.

3H: Et au niveau du retour publique ?

Dee Nasty: Ça passait super bien. En plus ça m'a permit par exemple, quand on est allé au Japon, de rester un peu plus longtemps que prévu, de faire quelques clubs, de proposer mes services pour des soirées, de rentrer dans des magasins de vynils, pour chiner...

3H: La parenthèses 'Buena Vista' a durée jusqu'à quand, concrètement ?

Dee Nasty: Jusqu'à 2003/2004, bien que vers la fin, ce ne fût plus aussi intense. C'était des concerts ponctuels. À côté de ça, il y a eu une sorte de restructuration du côté de Nova, j'ai donc été obligé de faire mes valises. J'ai un peu galéré pour retrouver une émission; j'ai taffé sur 'Vallée FM'. J'ai refilé l'émission à Dj Tal car les conditions faisaient qu'au niveau timing, je m'y retrouvais plus. Je voulais consacré plus de temps à ma fille. J'ai ensuite été engagé sur 'FG', mais la aussi au niveau de la direction les choses n'étaient pas claires. Ensuite Génération m'a contacté, m'a donné un créneau: donc j'ai mon émission depuis 2007, tous les Lundi 23h/Minuit. J'ai par la suite monté mon label, "Disques Pirates", pour l'instant plus officieux qu'officiel. Le label 'UWE' m'avait proposer d'héberger mon label, j'avais donc dans l'idée de sortir un p'tit maxi tous les 6 mois. Un premier maxi avec Dynamax, "The Link", qui a pour thème le parallélisme entre HH Ricain et HH Çéfran. Un deuxième maxi 3 trois, avec AMS, "Underground zero", plus une mixtape officielle qui s'appelle "Underground forever". À la suite de ça, tout le monde était chaud pour taffer sur mon album, on parlait même d'y inclure une bande dessinée retraçant ma vie, mais 6 mois après... toujours que dalle. Donc, j'me suis trouvé à devoir démarcher avec mes bandes; sachant qu'entre-temps, sur mon conseil "UWE" signe Birdy Nam Nam... Bon après quelques temps de 'non-errance', je connecte Trad Vibe qui a l'air plus qu'emballer pour sortir mon projet. Dee Nasty chez Trad Vibe, ça commence !!!

3H: Alors, pour ce nouvel album, "Système Dee", c'est un matériau totalement inédit ou tu as amené ton projet avorté ?

Dee Nasty: C'est le projet QU'ON M'A FAIT avorter, si je puis dire. Le skeud était prêt à sortir donc après il me fallait vraiment l'occasion. Trad Vibe a choisi de miser sur moi, ça va le faire !

3H: Tu n'as pas peur que ton album soit un peu victime du phénomène "sorti trop tard".

Dee Nasty: "Sorti trop tard", je pense pas; dans cet album où j'ai vraiment tout mis, j'y ai passé du temps, j'y ai mis tellement tout mon être et mon vécu que je pense avoir réaliser quelque chose de totalement intemporel... Quelque chose de vraiment à la croisée des styles de musique que je voulais approcher.

3H: Et justement musicalement, t'as taper dans quoi ?

Dee Nasty: Une sorte de old school futuriste... Futuristique old school. :)

3H: Quel est le thème de l'album, si thème il y a ?

Dee Nasty: Pas forcement de thème particulier, mais s'il y a vraiment un fil conducteur, ben c'est moi. Une sorte de fresque dans laquelle j'aurais mis toutes les ambiances que j'ai pu voir depuis que je suis dans le HipHop...

3H: Au niveau de la production, comment cela s'est-il passé ? Tu as fait appel à d'autres producteurs ?

Dee Nasty: Non, je me suis chargé de tout. Dans mon p'tit home-studio; j'ai composé tous les sons, c'est moi qui ai joué les basses, les lignes de guitare.

3H: Qui retrouvera-t-on en tant qu'invité(s) côté français ?

Dee Nasty: EJM, Khondo, Enz... Des artistes que je trouve vrais et qui ont une belle vision et interprétation de la musique.

3H: C'est ton projet le plus abouti ?

Dee Nasty: Oui, comme je l'ai dis, j'y ai mis beaucoup, voire même trop de moi. J'ai envie depuis le temps d'évacuer la pression.

3H: En parlant de ça, y'a jamais eu un moment, une période ou tu as douté ? Car après tout ce temps, ce n'est qu'en 2008 que Dee Nasty sort l'album qui semble le plus le représenter ?

Dee Nasty: NON ! Jamais jamais. Le truc c'est que le HipHop, la musique, il n'y a que ça que je sache faire... C'est ma bite, quoi...

3H: Dis comme ça effectivement. Côté promo, comment ça se passe ?

Dee Nasty: Moar gère le business, les interviews... les premiers pressages des maxis devraient arriver. Viendra ensuite la version cd courant Février. Sans oublier le grosse soirée du 14 Février, pour tous les amoureux du HipHop; pour le vrai grand lancement de l'album, à l'Antirouille bar, avec moi-même, Moar, Suspect et bien d'autres.

3H: Ben écoute, on va pas te retenir plus longtemps, merci de nous avoir accorder du temps et bon courage pour la suite.

Dee Nasty: Merci à vous et bonne continuation pour votre blog.

Stoof et moi-même avons eu la chance d'aller chez Dee Nasty, avec Moar qui nous a rejoint pendant l'interview, pour écouter quelques sons. Laissez-moi vous dire que "Système Dee" va faire mal. C'est une putain de galette qui risque de plaire à plus d'un. Voilà, on a passé un grand moment avec un grand bonhomme du HipHop et de la musique mais au-delà de ça, c'était une rencontre très enrichissante. À ce propos, mille mercis à Moar qui a pu faire en sorte que la rencontre soit possible :) .

jyuza 3H

Sawmpdiggers - Summer Camp #5


 



Nouveau mix de l'équipe Sawmpdiggers pour entamer l'été indien :


'C’est désormais une tradition estivale chez SwampDiggers : cette année encore, nos crocodiliens ont fouillé la vase pour vous rapporter leur meilleur album à barbecue. Et puisque même dans les marécages on pratique l’art de la convivialité, des sauriens haut de gamme sont à nouveau venus des eaux voisines pour leur prêter main-forte.'


https://www.mixcloud.com/SwampDiggers/swampdiggers-summer-camp-vol5-%C3%A9dition-2020/



Sizzla - The chant

 


Chaque nouvel album de Sizzla est un événement mais celui-ci en est un plus que les autres.

Sizzla lui-même le décrit comme une pierre angulaire dans sa carrière. “Nous nous aventurons dans un nouveau monde (…) Nous avions besoin de sortir un album qui rappelle d’où vient Sizzla Kalonji, et cet album, c’est pour le producteur qui a su m’amener au niveau.” Le producteur en question est Caveman – ingé-son réputé de Kingston dont le dernier projet sur le label Afrojam Music, Culture Sound Vol. 1, a retenu l’attention du plus grand nombre. La connexion Caveman et le singjay date de l’époque où Sizzla n’était encore qu’à l’école.

Il montrait déjà des signes de génie ! A l’image des icônes des 70’s, la musique de Sizzla est emprunte d’un message de justice et de vérité. Depuis son explosion au milieu des 90’s grâce à des classiques comme True God et Black Woman And Child, Sizzla a suivi son propre chemin, refusant les formats. Il trust les charts reggae internationales avec cette volonté de rassembler les styles roots, conscient, dancehall et autres one-drop.

Pour cet album, Sizzla Kalonji est de retour dans le studio de celui qui l’a repéré avant tout le monde. Sizzla enfonce le clou et prouve que Babylon est un échec. Il utilise le riddim Rat Race de Bob Marley, le thème du système qui s’effondre prend alors des apparences de prophétie. Look What’s Happening est une magnifique complainte de ‘sufferers’. Le hit Hungry Children creuse le sillon de l’opposition riches et pauvres. Bon nombre des textes de Sizzla sont tournés vers la jeune génération, première victime innocente, selon l’artiste, de la cruauté du système. Sizzla croit en ce qu’il dit et vit selon les principes qu’il défend. Mal compris par certains, il fait énormément de dons en Jamaïque grâce à l’argent que génère sa musique. Il finance sa propre ‘Youth Foundation’, a fait construire des tabernacles rastas, des studios d’enregistrement... Il s’engage dans les démarches permettant aux enfants les plus défavorisés d’aller à l’école. De nombreux projets de cet ordre sont en cours dont un des derniers visant à réduire le chômage en Jamaïque. Son moteur est évidemment sa foi en Rastafari, n’oublions pas que Sizzla est un prêcheur qualifié ainsi que le trésorier officiel du reconnu Ordre de Nyabinghi.

On comprendra mieux la portée de morceaux comme Chanting Rastaman, Jah Made It Possible, Love Jah More jusqu’au titre éponyme Chant. C’est une force de la Nature ! Un talent naturel doté de ce don d’enflammer ses chansons. Ses lyrics sont une mine d’informations, un partage du savoir pour qu’enfin autre chose que la répression et la corruption prévalent. Plusieurs thématiques sont passées en revue, la marijuana dans Smoke Marijuana featuring Wippa Demus & Halloway, la guerre dans Put Away The Weapons, titre qui s’est déjà imposé auprès du public dancehall. “When music hits, you feel no pain (Quand la musique frappe, ça ne fait pas mal)” chantait Bob Marley, cette maxime s’applique aussi au Zimbabwe de Sizzla – un hymne faisant écho à la célébration de Marley à l’époque dans ce pays, s’adressant au peuple, pas aux politiques.

Sizzla s’est rendu en Afrique l’an dernier encore. Caveman, du voyage avec Sizzla, cite le morceau Rasta Music comme LE titre fort pour les Africains. « Nous avons voyagé du Ghana à l‘Afrique du Sud en passant par le Zimbabwe et le feedback a été incroyable, le public n’en avait jamais assez de cette musique en parti parce que les lyrics parlent directement de leurs luttes ». A la manière d’un Malcolm X, il reste controversé en Occident tandis qu’il est constamment remercier par les dirigeants des états africains. Sur le morceau Zimbabwe, il nous rappelle que le combat contre le colonialisme est loin d’être terminé, expliquant aussi pourquoi les Rastafariens attendent leur rapatriement sur la Terre de leurs ancêtres. How Come en featuring avec Jah Seed a lui aussi été enregistré en Afrique. Cet artiste, Apple Seed est originaire du Zimbabwe. L’aventure africaine de Sizzla ne fait que commencer… C’est là-bas que le concept de cet album a été pensé puis enregistré au Caveman’s HQ Studio, East Kingston, JA.

Sizzla Kalonji a insisté et patienté pour que l’enregistrement puisse se faire au Caveman, assista aux séances de mix et permet aujourd’hui au public de comprendre la singularité des prods qui sortent de ce studio. Caveman, Everton Moore de son vrai nom, a grandi à côté de Kingston, dans le mêle quartier que des artistes comme Ken Boothe, Aston “Familyman” Barrett, Lee “Scratch” Perry, des personnalités qu’il présente comme “the backbone of reggae music.” En 1975 déjà, son père était propriétaire d’un sound system. Cinq ans plus tard, Everton et son frère Anthony en reprirent la tête, le rebaptisant Caveman. « Notre spécialité était le roots and culture (…) Je donne le meilleur pour conserver cette authenticité musicale et suivre la voie ouverte par des pionniers comme les Wailers et Lee Perry. Pour moi, c’est la musique qui a véritablement eu un écho international. Un héritage que Bob Marley et d’autres nous ont laissé. Il est primordial pour nous de conserver cette qualité » C’est un camarade de classe qui accompagne Sizzla à Caveman, à Nannyville Gardens, quartier Nord de Kingston, non loin d’August Town. Le Père Rasta de Sizzla y tenait un garage et un sound-system. De son vrai nom Miguel Collins, Sizzla commença en tant que dee-jay local avant de s’attaquer à la ville et rencontrer des personnalités qui seront ses mentors. “Caveman a été le premier sound où on a pu entendre Sizzla deejay parce que c’est à Caveman que j’ai eu l’opportunité de répéter du matin au soir” explique l’artiste. « je faisais du toast, du deejaying jusqu’à épuisement puis je rentrais me coucher et y retourner après l’école pour continuer à m’entraîner. Caveman avait un tas de riddims sur-mesure pour ma voix. Il m’a fait sortir le meilleur de moi-même. Il s’installa sur Grove Road et se rapprocha de Mr. Harris. Mon appellation Sizzla vient de ces deux hommes ». Homer Harris tenait le studio de répétition Blue Mountain sur Grove Road, près d’Half Way Tree. Les plus grands noms sont passés ici, échangeant avec les plus jeunes talents, dont Sizzla faisait alors partie, générant ainsi ce qu’il appelle “a whole atmosphere of love” Dès le début de sa carrière, Sizzla s’inspire de ce qu’il voit autour de lui, le relatant dans une vérité criante ne laissant aucune place à l’équivoque. Il a vécu la violence socio-politique, il partageait les conditions des sufferers, le besoin et la peur. Dans sa musique, et aussi cet album, on peut entendre l’espoir et le rêve aussi bien que la colère et la frustration. Sizzla reste le plus versatile des singjays et emprunte divers chemins musicaux, tour à tour des combats sociaux, des hymnes rastas, des instrus dancehall et même des slows, à l’image du délicat Something Special.

On rappellera que bon nombre de ses premiers hits ont été produits par XTerminator et Bobby Digital, c’est juste après que Caveman transformera son activité de soundman en producteur. C’est en réalité Bunny Wailer qui fera exploser Sizzla en 1998/99, le faisant apparaître sur la compilation Tek Set Vol.1 (label Solomonic). Caveman produira dans la foulée un projet nommé Axiom, y incluant Sizzla, Beenie Man et d’autres artistes montants de cette période. « Avec le recul, je pense que le fait que je n’avais financièrement pas la possibilité de construire mon studio a finalement permis à d’autres producteurs d’enregistrer Sizzla avant moi » dit-il. Caveman continue de soutenir les jeunes talents des artistes comme G-Nius, Amp, Yambio et le dub poet Ras Haile Malekot. L’artiste Cadia est aussi une découverte de Caveman, elle assure les harmonies sur certains tracks de cet opus comme Hungry Children. Bientôt, certains de ces noms sortiront du lot et deviendront des références comme Sizzla Kalonji l’est aujourd’hui souligne Caveman mais rappelez-vous que c’est sur une production Caveman / Afrojam Music que vous les avez découverts en premier.



The Nonce - The Only Mixtape

 


The Nonce – The Only Mixtape (Rayon du fond)


L’histoire commence il ya de nombreuses années. Lorsque les californiens Nouka Basetype et Yusef Afloat de « The Nonce » commencent à prendre le micro, et marquer l’histoire du hip-hop américain. Ceux qui connaissent le groupe et son histoire savent que malheureusement, si la reconnaissance des fins connaisseurs est bel et bien là, les deux MC’s n’auront pas droit à la carrière qui leur était promise.

Pire, la carrière du groupe est stoppée nette en mai 2000, date à laquelle Yusef Afloat s’en va rejoindre Tupac et Notorious BIG. Mais certains groupes persistent, au-delà des évènements de la vie. Nouka Basetype aka Sach continue d’ailleurs une carrière en solo.

Il est également important de rendre à César ce qui appartient à César. « The Only Mixtape » est le fruit du travail du DJ français Bachir, qui a décidé de rendre hommage à The Nonce à travers ce mix exclusif. Il revient sur la discographie du duo, ainsi que sur les productions réalisées pour d’autres, comme pour Aceyalone par exemple.

Vous avez donc à faire aux grandes heures du hip-hop californien, via ce futur opus tiré en édition limitée.

Neska



ONRA - LONG DISTANCE




J'vais pas passer par quatre ou cinq chemins, cet album est une bombe. Onra montre ici qu'il est bel et bien devenu grand. Il fourni un taf sur 'LD' qui n'est pas sans rappeler toutes les excellentes sorties de Dam Funk, mais il faut l'avouer, un ou deux niveau en dessous. Car, où Dam Funk se joue producteur de A à Z, Arno tape 'encore' dans le sampling. D'ailleurs, de fort belle manière, en témoigne le "Send me your love" de Kashif.
On baigne pleinement dans une atmosphère année 80 tout le long des 21 pistes, sorte d'Electro 'Funkysante'; de ce fait, ça pourrait facilement être assimilé comme bande originale du GTA Vice City.
Bref, 'Long distance' est bon, mais ce n'est pas une découverte car Onra nous démontrer de biens jolies choses avant cette sortie.

Juyza 3H










Oddisee - People hear what they see

 


On attendait avec impatience la sortie du dernier album d'Oddisee 'people hear what they see', producteur et Mc virtuose, signé chez Mello Music Group ; label très productif en terme de qualité et le voici officiellement en vente depuis le 5 Juin sur les platesformes d'achats en différents formats.

Playlist et écoute ci dessous 

01. Ready To Rock

02. Do It All Feat. Diamond District (X.O. + yU + Oddisee)

03. That Real Feat. Oliver Daysoul

04. Let It Go

05. American Greed

06. The Need Superficial Feat.Oliver Daysoul

07. Way In Way Out

08. Maybes Feat. Ralph Real

09. Anothers Grind Feat. Tranquill

10. Set You Free

11. You Know Who You Are

12. Think Of Things 

Le lien sur BandCamp pour 9$

http://mellomusicgroup.bandcamp.com/album/people-hear-what-they-see 

 

'Odd Renditions', toujours en téléchargement libre sur bandcamp

Oddisee - Paralyzed

Oddisee - The Gold Is Mine 

Oddisee - Ain't That Peculiar 

Oddisee - Man I Use To Be

lien ici :  http://oddisee.bandcamp.com/album/odd-renditions




Nacho Picasso & Blue Sky Black Death - Exalted

 


Après la sortie remarquée de 'Lord of the Fly' , Nacho Picasso et Blue Sky Black Death reviennent pour un 3eme chapitre 'Exalted', un 13 titre qui reste dans la veine bien nerveuse de 'Lord of the Fly', flow et instru névrosé disponible sur BandCamp :

https://bsbd.bandcamp.com/album/exalted-2




Rod Anton & The Ligerians - Reasonin

 


Label : Wall on Stage

Promotion :  http://www.iwelcom.tv/

 2012 semble être l'Année pour le crew de Rod Anton, LA proposition Reggae strictly Roots du paysage musical Français. Après un EP 4 Titres très remarqué, Rod Anton arrive dans les bacs le 21 Mai avec « Reasonin’ », un album sur lequel on retrouve parmi les invités Max Romeo, The Congos et Midnite. Rod est né en France de parents immigrés portugais. Il grandit au son du fado et de la Bossa Nova mais ce sont les mélodies de la soul et du reggae qui vont rapidement l’envoûter. Sa voix va le mener vers divers horizons. Il enchaine ainsi les live, tant avec des musiciens qu’avec des Sound Systems, d’Orléans à Porto, en passant par Vienne et la Guadeloupe (de 2000 à 2008 il fera la première partie d'artistes comme les Skatalites, Israël Vibration, U-Roy, Pablo Moses, Zareb, Zion Train…)

 

En 2009, c'est la rencontre avec The Ligerians, un backing band qui axe son travail sur la création et l’arrangement de riddims originaux. Imprégné de rythmiques légendaires telles que The Wailers, Sly & Robbie ainsi que d’arrangeurs comme Lee Scratch Perry et King Tubby, le son du groupe joue avec la puissance et la chaleur du roots, mêlées à l’énergie des productions reggae modernes.

 

2010 est l'année de la sortie d'un premier EP « Angel » avec lequel Rod Anton & The Ligerians  proposent « un reggae roots proche de l’esprit jamaïcain des années 70-80 » (Reggae Vibes Magazine, Fev 2011). Ce premier opus, enregistré entre la France et la Jamaïque, marque le début d’une étroite collaboration entre Rod, Cedric Myton et Roy ‘Ashanti’ Johnson, deux membres fondateurs du mythique groupe The Congos. Début 2012, Rod Anton & The Ligerians sortent un nouveau maxi 4 titres (EP) numérique « Leaders of Tomorrow ». L’occasion de faire la transition entre les diverses influences du maxi « Angel » et la direction strictly Roots assumée par Rod Anton and The Ligerians. On y retrouve Soul Nurse et Waitin' Fi A Betta Day, titres que le public a pu apprécier sur le Angel Tour, mais également Leaders of Tomorrow qui donne son nom à l’EP, fruit du travail réalisé à Saint Catherine, JA en collaboration avec The Congos, réunis au complet pour l'occasion. Ce riddim a directement inspiré Rod et les Congos, qui en ont fait un hymne à l'éducation des plus jeunes. Et enfin, Dub of Tomorrow, remix de Leaders of Tomorrow distillé par Babs, savant ingé-son du groupe, friand de gros Reggae sur lequel il peut laisser s’exprimer sa ‘dub addiction’. Ce maxi numérique annonçant la sortie de l’album « Reasonin' » a été très remarqué par la presse spécialisée, on retrouve d’ailleurs le titre Leaders of Tomorrow sur le CD-sampler du magazine Reggae Vibes (Avril-Mai 2012).

 

Leur nouvel album 14 titres, comme son nom l'indique, tourne autour de la notion de « Reasonin' » que l’on peut voir comme une forme de communication, réflexion, échange entre des personnes cherchant à atteindre une certaine sagesse. Cette notion de « reasonin’ » est d’ailleurs définie d’entrée de jeu dans le morceau d’ouverture We go reason, mais également dans un interlude signé The Congos que l’on retrouve à nouveau sur le fameux Leaders of Tomorrow dans sa version LP inédite puis sur l’outro de ce nouvel opus. Max Romeo, autre monstre sacré de la musique jamaïcaine, vient également poser son groove sur le four drop de Holy City ou encore sur Mr Richman, titre contestataire dénonçant les excès et l'égoïsme inhérents à notre société. Sur ce titre, The Ligerians sont accompagnés par le tambour (repeater) de Brother Joe, Elder Rasta maître de la percussion Nyahbinghi jamaïcaine et fondateur des légendaires Sons of Negus ayant enregistré avec les plus grands dont Bob Marley à Studio One, Lee Perry au Black Ark … Cet album, qui s’inscrit définitivement comme le digne successeur des « bombes Roots » des 70’s, compte également une autre collaboration, celle de l'un des grands acteurs de la scène Reggae Roots actuelle et qui, pour une fois, ne nous vient pas de Jamaïque mais de Sainte Croix, petite île de l'archipel des îles vierges. Vaughn Benjamin, chanteur du groupe Midnite, à la personnalité si ‘mystique', nous rappelle avec Rod l'importance de l'utilisation et de la préservation des plantes médicinales et des Bush Doctors qui savent les prescrire dans un Trumpet Bush qui devrait marquer les esprits...

 

Rod propose dans « Reasonin’ » des morceaux écrits autour de grands thèmes qui lui sont chers comme l'écologie dans Xingú People, titre réalisé en partenariat avec l’ONG Amazon Watch dont le texte, écrit en partie en portugais, est un cri de protestation contre la construction du barrage de Belo Monte en Amazonie. Dans le puissant Diamonds of Africa, ce sont les paradoxes de la politique des pays riches concernant la question africaine et les disparités Nord/Sud qui sont dénoncés. Sur cet opus, enregistré donc entre les studios Ligerians’ Records à Tours, Lions’Den à St Catherine Jamaïque et I Grade Records à St Croix, Rod se permet également des morceaux plus personnels comme Invisible Flames sur un reggae transcendant joué par The Ligerians et Caribbean Queen sur lequel il raconte la vie d’une femme personnifiant le Reggae et la musique jamaïcaine afin de décrire leur évolution. C’est finalement Babs, le « mad professor » du crew, qui clôture cet album avec deux nouvelles versions Dub qui vous feront décoller, avec ou sans la fumée des chalices…