Genre
: Electro, Hip-hop, Grime
C’est l’époque qui veut ça
: révolution. Et ça tombe bien, suite aux récents évènements
survenus de l’autre côté de la Manche, peut-être fallait-il
commencer par-là, écouter Roots Manuva et son dernier «
4everevolution ». Introduction réussie.
Car les plaintes
de son époque, le chef de file du UK-hip-hop alternatif les balance
sans compromis, sur « Skid Valley ». « Cost of life so cheap
'round here // But the cost of living ain't cheap 'round here // This
insane Britain, ready to claim Britain // Nuttin can change Britain,
Britain'll stay Britain and // There's somethin about these Brits //
The nouveau riche, and the old hat money // The birthplace of the
gentlemen // That ain't gentle when they wish to gentrify // The
politician who'll smile and say 'How d'ya do?' // And swear blind he
can change your life ».
Voilà, pas grand-chose à
ajouter à ça. Le ton est assez grave. Roots Manuva rappe (encore)
comme un demi-dieu. Cette piste bouleversante et assez brutale n’est
que le début, les surprises vont s’enchainer. Beaucoup de
featurings, tout d’abord, qui laissent le MC rarement seul, au
micro comme aux manettes (Daddy Kope, Ricky Ranking et DJ MK, etc.),
dont beaucoup d’inconnus pour ma part. Seul Toddla T (alias Tom
Bell) avait fait parler de lui, à l’occasion du lancement d’un
single avant la parution de l’album.
Bref, album intense
et complet, « 4everevolution » a le mérite de mettre en lumière
un Roots Manuva tout puissant, qui écluse chacun des styles que l’on
connait : électro, grime, reggae, hip-hop. Chacune de ces saveurs
est dégustée durant l’album. Mais un tel album se savourera
difficilement de bout en bout. Pour ma part, le premier single «
Watch me dance » (avec Toddla T justement) m’avait laissé pâle
d’angoisse. La quasi-totalité du reste m’a rassuré. On
n’atteint pas les sommets d’un « Run Come Save Me », mais
l’exercice est plaisant, rassurant.
Neska