R;Zatz
– Cruel Summer (Jarring Effects)
Genre : Trip-hop,
Indie, Rock, Mélodique
J’avais
personnellement laissé le groupe R;Zatz après un « Will we cross
the line ? » en 2008, album assez torturé, partant un peu dans tous
les sens, tout en conservant une ligne directrice assez abstraite,
déjà carré mais qui se cherchait encore un peu. Cet opus sentait
toutefois le hip-hop en apesanteur, ce qui n’était pas pour me
déplaire. Je suis pourtant passé à travers un « Vagina
Rush »
sorti en 2010, qui semble-t-il était plus downtempo, mais toujours
dans cette veine hip-hop sous-marin, où l’on retrouvait d’ailleurs
les excellents Ben Sharpa et K-The-I ???
C’est dire si
j’ai été interloqué par cette nouvelle galette de 2012, à
paraître dans les prochains jours. L’album est presque «
radicalement » différent, empreint d’une nouvelle essence qui
colle plutôt bien au groupe, composé de Takeshi (guitare), Marilou
(chant, basse), Mathieu (batterie) et Céline (claviers, chœurs).
Interloqué donc, car j’y ai découvert une nouvelle facette du
groupe, comme si R;Zatz sortait de la brume pour mieux se découvrir
lui-même, en se laissant aller aux mélodies certaines fois calmes,
d’autres fois plus fougueuses, toujours dans la cohérence, simple
et complexe à la fois, doux et pourtant brutal tout de même.
Paradoxe. J’aime.
L’album semble scindé en deux
parties distinctes. La première, dans laquelle R;Zatz prend son
temps, développe une musique assez contemplative, plutôt lente, à
l’image du titre « Cruel Summer », électro-combinaison qui
laisse rêveur. On pense aussi à « Flower in the Heaven », et ses
longues notes qui traînent, ses chants sous-marins hypnotiques, ou
comme sur ce « Cycles Stream », léger, aérien. Succulent.
On
compte aussi « Dark Brown Eyes » et « Stormy » avant de tourner
une page, doucement, sans s’en rendre compte, basculer sur ce
sacripant de « Jaws », et les 4 pistes qui vont terminer l’album.
Les rythmes se font plus secs, saccadés, énergiques et violents. Un
registre plus rock peut-être, auquel je ne suis pas vraiment
habitué. Pour terminer, comment ne pas saluer, tout au long de cet
album, le chant toujours parfait, cette voix inhabituelle qui sublime
chacun des morceaux de ce très sympathique disque. « Cruel Summer »
démontre surtout une chose : le groupe est loin d’être un ersatz
musical…
Neska