Genre : Hip-hop, Expérimental
C’était en 2009. Je prenais alors une gifle
monumentale en découvrant Serengeti & Polyphonic, sur l’album
« Terradactyl ».
Complètement abasourdi par cette découverte, qui m’amenait alors
à penser que j’avais dans les oreilles du post-hip-hop, je me
jetais comme un dingue sur la discographie des deux messieurs. Et
celle, en solo, du premier cité.
Autant dire que j’avais
été légèrement déçu de Serengeti seul d’un bout à l’autre
d’une galette. Du bon et du moins bon, comme en passant du
champagne au crémant d’alsace (encore que…). Jusqu’à
aujourd’hui, c’est donc les disques de Serengeti & Polyphonic
qui sont régulièrement revenus dans ma platine. Ce sont des albums
qui s’écoutent seul, qu’on décortique, un soir, avec un whisky
sans glace, en rêvant.
Serengeti est une nouvelle sorte
de MC, protéiforme, en évolution permanente. Les acquis
disparaissent aussi vite que les certitudes quand il se met à
chanter, entre flow hip-hop totalement unique et spoken word
nonchalant. Forcément, on attaque ce « Family & Friends » un
brin décontenancé, comme Serengeti : pas vraiment sûr de soi et de
ce qu’on va entendre.
La première surprise est de
taille, puisque c’est un featuring avec l’incontournable Yoni
Wolf du groupe Why?. Je sens déjà les papillons commencer à battre
des ailes dans mon ventre, et encore une fois, c’est inexplicable.
Qu’il est difficile de mettre les mots justes sur ce genre de
choses ! Décrivez-moi l’amour ! Ce serait chose plus aisée. J’y
vois pourtant une sorte de fainéantise dans le flow peut-être,
quelque chose d’inabordable, lent voire léthargique par moment.
Mais je suis toujours aussi comblé, curieux, vraiment abandonné
mais tellement content parce que je ressens cette « franchise » de
la part de Serengeti. Le mec t’attrapes dans la rue, t’enlace
sincèrement comme un vieux pote et te fais un cadeau. Sans un mot.
Alors tu dis merci. Tu comprends pas pourquoi. Mais tu dis merci
quand même.
C’est un peu ce que je ressens en écoutant
ça. Bien sûr, le whisky facilite la tâche. Plus de deux ans plus
tard, je ne comprends toujours pas, mais j’admire et je me délecte
tellement. Alors merci encore pour le cadeau.
Neska