Genre : Hip-hop, Expérimental, Electronique
Ca fait
maintenant bien des années que je suis attentivement l’actualité
de Sole. En solo, en équipe, en tant que co-fondateur du prestigieux
label Anticon, et lors de ses autres pérégrinations. Amoureux d’un
certain « Live from Rome », taillé dans le roc que je n’arrive
décidemment pas à enlever de mes albums préférés (en l’écoutant
une ou deux fois par an), le MC a plus d’une fois changé, évolué,
il a poursuivi son chemin jusqu’à se lancer dans une nouvelle
aventure avec The Skyrider Band, une bande de musiciens un peu
allumés qui a le mérite d’apporter une résonnance « acoustique
» aux machines électroniques utilisées en solo.
Sole,
il faut le suivre. Le mec te débite plus de parole en un couplet que
la discographie complète de Johnny Halliday. Pas évident
d’accrocher : du son brut, des lyrics glacés, sur fond d’instrus
souvent signées par des grands messieurs (Telephone Jim Jesus, Tepr,
Alias, etc.). Alors, il faut le dire, le premier et éponyme « Sole
and the Skyrider Band », était une vraie claque. Une
nouveauté. Du Sole 2.0, un cru qui sentait le bon vin et la
ripaille. Le festin des rois, la plume dans le cul de la dinde
farcie. Je me délectais à outrance de cet opus, et de certains
morceaux comme les excellents « Nothing is Free » et « A sad day
for investors » notamment.
Mais c’est pourtant la mine
triste que j’écris ces quelques lignes, fatigué par ce que
j’entends du nouveau Sole. Déjà avec le second opus (toujours
avec The Skyrider Band), « Plastique »,
j’avais émis des doutes persistants, finissant par me dire que
l’album était moyen, mais que ce n’était qu’une passade. Je
suis malheureusement tombé de bien haut après plusieurs écoutes de
« Hello Cruel World ».
Terminées les incartades de
batterie complètement folle, fini les couplets de Sole qui te crache
sa rage à la gueule, les lyrics incisifs, les montées puissantes
jusqu’au point culminant d’une extase musicale personnelle,
oubliés les frissons. Mort. Cet album est plat au possible, sans
véritable (r)évolution, pour ne pas dire acteur de sa propre
régression, accompagné de mélodies électroniques pauvres, qui
n’amènent pas grand-chose à l’album. Je ne compte même pas le
nombre de fois où les effets audio sont mal utilisés sur les voix,
rendant presque ridicules certains morceaux au potentiel évident,
comme « We will not be moved », avec Ceschi et Noah23, par
exemple.
Finalement, très peu de morceaux sont
captivants. Sole aurait voulu rendre le tout plus « accessible ».
Grave erreur. Même si tout n’est pas à jeter à la poubelle, je
me suis quand même vite ennuyé. Le morceau « Hello Cruel World »,
rattrape tout de même un peu le tout, même si le remix d’Alias et
Yoni Wolf (ci-dessous) est incontestablement de meilleure facture.
Neska