« No Death » de Mirel Wagner est l’archétype du disque difficile à chroniquer. Il n’est ni magistral, ni plein de références, ni bourrés de sonorités complexes à décortiquer, ni de mille instruments, ni de chœurs ou ce que vous voulez. Non, rien de tout ça. Au contraire, c’est un disque vide, mais dans le bon sens du terme. C’est rare. Alors ça épate, ça marque, fortement. La chanteuse est majestueuse dans la sobriété, elle t’assomme littéralement par sa candeur et sa délicatesse ; elle envoûte même, par son charisme mélodieux, magnifique et calme.
Elle est belle Mirel, physiquement comme musicalement. On trouve pour seul instrument dans cet album une guitare, quelques notes sur chaque musique, qui balayent l’album en un clin d’œil. Je succombe facilement, en ce triste mois de novembre qui te rappelle sans cesse que la nuit prend le pas chaque jour un peu plus. Pourtant, Mirel est d’une douceur extraordinaire. Quand elle susurre ses textes doucement, longuement même. Elle prend son temps, pas d’affolement.
C’est aussi tout le paradoxe de ce disque, qui te conte des histoires tellement profondes… J’ai un peu de mal à croire à ce que j’écoute. C’est l’histoire de la main de fer dans un gant de velours ; celle de Blanche Neige qui te regarde paisiblement avec du sang qui dégouline au bord des lèvres. « Leave let me be // Let the devil take me // Leave can’t you see // You cannot save me », susurre-t-elle, en t’arrachant le cœur à la guitare sur « Red ». Ce texte, mais quel put*** de texte…
Bizarrement, on retrouve peut-être dans cet album l’opposition de l’Ethiopie, où la chanteuse est née, et de la Finlande : deux pays radicalement opposés, qui auraient façonné les différentes facettes de Mirel Wagner sur ce « No Death », album d’un autre temps, magnifique, insaisissable.
Bandcamp : https://mirelwagner.bandcamp.com/album/mirel-wagner
Neska